Tonte des moutons par un tondeur professionnel

La tonte

La première étape de la valorisation de la laine, c'est la tonte, dit-on. Pourtant, avant la tonte, le travail de l'éleveur est fondamental. Pour obtenir de la laine de qualité, il va veiller à les nourrir par le bas, à ne pas pailler au-dessus des moutons, à sortir les brebis pour que le grand air et la pluie les nettoie un peu mais à les rentrer pour que la laine soit sèche avant la tonte, etc. Il va aussi veiller à leur bonne santé car cela influence fortement (entre autres), la qualité de la laine.

Les moutons doivent nécessairement être tondus chaque année, c’est important pour leur santé. Ils ont été sélectionnés pendant des millénaires pour leur laine, à partir du mouflon. Aujourd'hui, ils ne peuvent donc plus se passer de l'humain pour se débarrasser de leur manteau qui pousse chaque année.

La tonte est indolore pour l’animal et se fait généralement une fois par an. En fonction des élevages la tonte se fait au printemps, avant la rentrée en bergerie ou avant l'agnelage.

​Une tonte de qualité se fait sur un sol propre : dalle de béton, vieux tapis, plancher, bâche,... de manière à ne pas souiller la laine.

3 personnes, au moins, sont actives lors de la tonte :

  •  l'attrapeur, qui attrape les brebis dans leur parc pour les présenter au tondeur
  • le tondeur
  • le ramasseur, qui va ramasser la toison et la tasser dans de grands curons.

Dans le cas où la laine est transformée, quelqu'un se charge aussi du tri et du nettoyage, pour avoir la laine la plus homogène et la plus propre possible. Il s'agit d'éloigner les parties courtes mises sur le côté par le tondeur, d'étendre la toison sur une table pour retirer les parties jaunies, crottées ou feutrées, de balayer le sol, etc. Cette étape de tri est vraiment primordiale pour avoir, ensuite, des produits de qualité.

Retrouvez mes conseils de tonte pour une laine de qualité.

(Crédit photo Mélanie Meinbach)

La collecte

Quand toutes les laines sont tondues, il faut les collecter pour les acheminer vers les centres de stockage ou de lavage.

Selon les cas,

  • Soit l'éleveur va apporter sa récolte de laine dans un centre de collecte. Souvent une coopérative agricole ou un lieu temporaire de stockage. C'est là que les balles seront pesées et qu'elles seront achetées par un négociant en laines.
  • Soit un négociant en laine passe avec son camion de bergerie en bergerie, pour les grands élevages. Il va estimer et peser la laine sur place avant de l'embarquer. Le négociant, ou le collecteur, va ensuite vendre la laine sur les marchés, le plus souvent internationaux.
  • Soit l'entreprise qui va transformer la laine en produits finis vient directement à la ferme pour choisir les balles qui lui conviennent. C'est le cas pour La Laine des coccinelles; et je pars avec ma remorque ;-).
  • Soit, et c'est malheureusement régulièrement le cas, personne ne veut de la laine récoltée. Elle est stockée plusieurs années ou finit au fumier, brûlée, entassée, ou, au mieux, en paillage.

(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)

Collecte de la laine en Moselle avec une remorque et des curons
Le lavage de la laine se fait dans plusieurs grands bacs d'eau chaude d'un leviathan

Le lavage

Une toison, après la tonte, n'est pas composée que des fibres ! Ce que l'on appelle la laine brute ou en suint contient des matières organiques (urine, crottes, graisses, transpiration), minérales (terre, sable) et végétales (graines, paille, foin).

Elle va perdre entre 30 et 65 % de son poids lors du lavage, en fonction de la race et de la propreté de la laine.

Cette opération se fait dans des entreprises spécialisées, de plus en plus rares. Heureusement, nous avons la chance, en Belgique, d'avoir un des derniers lavoirs de laine industriels d'Europe (Traitex). C'est là que je fais laver la laine de La Laine des coccinelles.

D'autres entreprises, de plus petite taille, existent en France ou en Allemagne.

Le lavage se fait à l'eau chaude, en remuant la laine très doucement, pour ne pas la feutrer, avec un savon équivalent à un savon de vaisselle bio. La laine passe dans plusieurs grands bacs pour plusieurs lavages et plusieurs rinçages successifs. La machine industrielle qui lave la laine s'appelle, le plus souvent, un léviathan.

Différents traitements peuvent être donnés à la laine lors du dernier rinçage ou après (voir plus loin).

Les eaux sont recyclées au maximum puis épurées. Les résidus, sous forme de boues, sont transformés en pellets d'engrais (ailleurs).

A l'issue du lavage, la laine est pressée en très grosse balles qui peuvent aller jusqu'à 350 kg.

Le lavage peut bien entendu se faire à domicile, en très petites quantités.

(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)

Le cardage

Cette opération consiste à démêler et aérer la laine qui est amalgamée, nouée, emmêlée, tassée après le lavage et le transport.

Le cardage étire la laine et met les fibres relativement dans le même sens. Elle débarrasse aussi la laine de la plupart des  corps étrangers qui n’ont pas pu être éliminés lors du lavage (pailles, foin, graines, fils plastique, etc.).

C'est aussi à cette étape que l'on peut mélanger intimement différents types de laines.

Si le cardage peut s'effectuer avec des cardes à main, qui ressemblent à de larges brosses pour chiens, il est bien sûr réalisé principalement avec de grandes cardeuses à rouleaux. La laine passant entre plusieurs rouleaux équipés d'aiguilles de différentes tailles et densités.

Au final, la laine peut former soit une nappe plus ou moins épaisse, soit un voile, soit un ruban. Le cardage est une étape fondamentale pour que la laine puisse ensuite être utilisée telle quelle (rembourrage, couettes, etc.), filée ou feutrée.

(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)

Cardage de la laine avec une cardeuse industrielle à rouleaux
Filage de la laine à la filature Terrade en Creuse, combiné à filer

Le filage

Le filage permet la fabrication d'un fil, à partir de la nappe cardée, du ruban cardé ou du ruban peigné. Il consiste à étirer et tordre de plus en plus les fibres de laine, afin d'obtenir un fil continu et régulier.

L'épaisseur, la régularité, le gonflant, la texture et l'intensité de la torsion du fil dépendent du résultat souhaité et du type de laine utilisé.

Après l'étape du pré-fil, lâche et peu solide, le filage produit un fil "un brin". Les brins sont ensuite retordus (par 2, par 4, par 20...) pour équilibrer leur torsion et donner le produit final, qui sera lavé, mis en cônes, en écheveaux ou en pelotes.

Pour de petites quantités artisanales, le filage se fait aussi au rouet ou au fuseau.

Le feutrage

Cette technique, antérieure au filage, utilise les propriétés chimico-physiques des écailles présentes tout autour de la fibre de laine.

En effet, les écailles de la laine s'ouvrent en milieu humide. S'il y a frottement lorsque les écailles sont ouvertes, elles vont s'accrocher les unes au autres, et s'emmêler de plus en plus. La matière va donc se solidifier petit à petit jusqu'à donner un ''non tissé'' très solide.

La densité et l'épaisseur peuvent être réglées sur les machines, qui travaillent par vibration et frottement sur un tapis de laine cardée qui a été mouillé.

Des artisanes réalisent aussi de magnifiques création en feutrant à la main.

(Crédit photo Mélanie Meinbach)

Feutre de laine industriel en rouleau feutré à l'eau
Métier à tisser pour fils de laine et fabrication du tissu

Le tissage

Il permet l'obtention d'un tissu par l'entrecroisement de fils verticaux (fils de chaine) et horizontaux (fils de trame). Il nécessite l'emploi d'un métier à tisser.

Il existe de nombreux types de métiers à tisser qui donnent des résultats très différents, peuvent réaliser des dessins, des textures, variées. Les largeurs et longueurs tissables sont diverses, aussi. Ils sont verticaux (haute lisse) ou horizontaux (basse lisse), à pédales, à cadres, à manettes, etc. Leur usage est infini.

 

(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)

L'aiguilletage

Cette transformation est souvent confondue avec le feutrage. Pourtant, autant la technique que les machines et le résultat sont bien différents.

On part, ici aussi, d'une nappe cardée. Mais elle est entraînée dans une machine munie, sur le haut, de nombreuses aiguilles ayant des petites aspérités. Le plateau d'aiguilles descend et monte de nombreuses fois dans la nappe cardée. Les fibres sont donc emportées vers le bas, puis remontées et s'emmêlent et se densifient petit à petit.

Les non-tissés aiguilletés sont moins solides et plus sujets au boulochage que les feutres véritables. C'est en effet une action mécanique qui entremêle les fibres et pas un effet physico-chimique du aux écailles. La densité est aussi plus faible que dans le feutre, mais l'épaisseur peut être nettement plus élevée. C'est avec cette technique que l'on fait de l'isolant, par exemple. Mais aussi du paillage pour le jardin, des galettes de chaises ou tapis de yoga destinés à être recouverts de tissu, etc.

L'aiguilletage est nettement moins cher que le feutrage.

Pour ma part, je trouve qu'il faudrait vraiment favoriser l'usage du bon mot : un feutre est feutré à l'eau, tandis qu'un aiguilleté est... aiguilleté ;-). Cela permet de différencier les produits et leurs caractéristiques et finalités.

 

(Crédit photo Ygaëlle Dupriez)

L'aiguilletage de la laine se fait avec de nombreuses aiguilles qui montent et descendent.
Teinture de la laine par immersion du fil dans des bacs

La teinture

La teinture modifie la couleur d'un support par absorption d'un colorant.

Et pour ça, la laine est une championne ! Elle a, par sa composition chimique, une prédisposition à être teinte.

On peut teindre avec des plantes, des lichens, des coquillages, certains insectes, des colorants alimentaires et des colorants synthétiques, écologiques ou pas.


La laine peut être teinte à différentes étapes de sa transformation : juste après le lavage, en fil, ou déjà tricotée, tissée ou feutrée. Les résultats sont plus homogènes si la teinture se fait après le lavage. Mais d'un autre côté, il y aura des pertes de matière déjà teinte dans les étapes ultérieures. Le fabriquant a donc plusieurs paramètres à apprécier.

La très grandes majorité des teintures nécessite une étape de mordançage. Il s'agit de baigner la laine dans un bain contenant un mordant, qui va faire un pont chimique entre la fibre et le pigment pour qu'ils soient indéfectiblement liés.

On différencie les teintures petit teint, qui vont se décolorer ou ternir avec le temps, et les teintures grand teint, qui sont solides à la lumière et au lavage.

 

Les traitements

La laine peut subir différents traitements :

  • Pendant ou juste après le lavage :
    • blanchiment,
    • carbonisation : retrait de toutes  les impuretés végétales,
    • antifeutre : pour pouvoir être lavée à la machine à 40 ou 60 degrés... tout en retirant une bonne partie des caractéristiques de la laine 🙁
    • antimites
    • antifeu
    • etc.
  • Sur les produits (presque) finis :
    • foulonnage (aussi appelé foulage), pour donner de la souplesse aux tissus et resserrer les fibres,
    • rasage ou grattage du tissu pour le rendre lisse ou lui donner du velouté,
    • impression
    • semi-feutrage, dans le cas de la laine bouillie (objet tricoté, en maille, puis feutré en partie)
    • etc.

Ces traitements (dont la teinture fait partie) sont souvent appelés ennoblissement. Ils donnent au produit son aspect et ses caractéristiques finales.

(Crédit photo : Ygaëlle Dupriez - ancien métier à foulon rural en Roumanie)

Le foulonnage du tissu de laine lui donne sa souplesse et sa solidité

Le peignage

Le peignage consiste à faire passer la laine à travers une série de peignes de plus en plus fins. L'objectif est double :

  • Homogénéiser la longueur des fibres : seules restent celles qui sont comprises dans un intervalle de longueur défini.
  • Paralléliser les fibres pour qu'elles soient vraiment toutes dans le même sens. Sachant que le cardage, lui, met les fibres globalement dans le même sens, mais pas complètement.

On obtient alors un ruban peigné, qui va ensuite pouvoir être filé.

Le fil issu du peignage est plus lisse, en général plus doux, mais moins chaud car il contient moins d'air que le fil issu de nappe cardée. Celui-ci étant moins homogène, il est un peu moins doux car moins lisse, et nettement plus chaud car il contient beaucopu plus d'air.

Les fibres les plus courtes, appelées blousses, sont éliminées.

Cette opération n'est réalisée que pour certaines laines, de bonne qualité textile et assez longues.

 

Schéma des étapes de transformation de la laine

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